La sortie du silence

Pendant un temps, Treizième Lune est restée silencieuse.
Aujourd’hui, il est temps de vous dire pourquoi.
Sans faux-semblants, sans drame inutile. Juste les faits.

✦ Un projet qui nous a dépassés

Dans notre volonté d’ouvrir la maison à de nouvelles voix, nous avons accueilli plusieurs auteur·es sur une période très courte.
L’élan était sincère. Mais il a largement excédé nos capacités.
Nous avons sous-estimé la charge de travail que cela représentait pour une petite structure comme la nôtre.

Le point de rupture est survenu lorsque nous avons voulu soutenir deux auteur·es dont la maison d’édition venait de fermer.
Un geste solidaire — sincère, mais mal anticipé.
Et les complications se sont enchaînées.


✦ Un livre, deux corrections… et une impasse

L’un des ouvrages concernés nous semblait prêt à être publié.
Mais l’ancienne éditrice — devenue prestataire — a souhaité reprendre la correction, bien que le texte ait déjà été retravaillé et validé.
Nous avons accepté, pensant lui donner un coup de main après la fermeture de sa maison.

L’auteur avait un salon prévu dans les jours suivants.
Nous avons donc lancé l’impression, misant sur les ventes pour couvrir ensuite les frais de correction et d’illustration.

Mais le projet, déjà fragile, s’est peu à peu enrayé.
Jusqu’à être abandonné par l’auteur, qui a demandé la rupture de son contrat.
Et pourtant, les livres avaient été imprimés, dans l’espoir d’une publication imminente.

Ils sont restés invendables.

On nous a accusés de ne pas avoir réglé deux prestataires.
C’est vrai.
Mais ce n’était ni par négligence, ni par mauvaise volonté.
C’était le résultat d’un enchaînement d’incompréhensions, de décisions précipitées, et de charges soudaines qui ont dépassé nos moyens.

Les torts sont sans doute partagés.
Mais les conséquences ont été bien réelles, pour tout le monde.
Et nous ne les avons pas entièrement surmontées — ni humainement, ni financièrement.

Nous avons tiré les leçons.
Assumé nos choix.
Et accepté d’en porter les cicatrices.


✦ Une maison à reconstruire

Certain·es auteur·es ont choisi de reprendre leurs droits.
Nous avons respecté leur décision, sans conflit.
D’autres ont choisi de rester.

Ce sont nos auteur·es historiques — Aboubakri Sao et Alexandre Sanchez, qui ont cru en nous dès le début — que nous remercions aujourd’hui pour leur fidélité et leur soutien.

C’est avec eux que nous avons décidé de reconstruire.
Lentement. Sincèrement.
Sur des bases plus saines, plus solides, plus réalistes.


Un seul son de cloche ne fait pas toute la vérité.
Et dans l’ombre, les nuances sont souvent invisibles.
Nous avons choisi d’éclairer les nôtres.